Martine Pisani et Nina Santes sont les grandes lauréates chorégraphes du prix SACD 2018. Ces récompenses, décernées par la SACD depuis 1995 dans les domaines de la danse, du cinéma, de la musique, de la radio, de la télévision et du théâtre, sont un sésame pour la carrière des artistes récompensés.
Photo : Srdan Mihic
Le 18 juin 2018, la SACD, Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, annonçait les lauréats des prix SACD. Créée en 1777 par Beaumarchais, la SACD s’engage pour la défense des libertés et des droits des auteurs, quelle que soit la discipline artistique dont ils sont issus. Outre le soutien précieux qu’elle leur apporte, elle les accompagne également tout au long de leur parcours professionnel. Chaque année, le conseil d’administration de la SACD, présidé par Jacques Fansten, se réunit pour récompenser, dans chaque discipline, un auteur confirmé et un nouveau talent. Ces prix ont pour but de célébrer un auteur déjà confirmé et reconnu, mais aussi d’encourager les auteurs qui débutent une carrière artistique. En 2018, la SACD a remis 25 prix à 34 lauréats au total dans les secteurs culturels et audiovisuels : Martine Pisani remporte le Prix Chorégraphie, tandis que le Prix du Nouveau Talent Chorégraphique est attribué à Nina Santes.
Originaire de Marseille, Martine Pisani a créé au début des années 90 la Compagnie du Solitaire, avec laquelle elle signe plus d’une vingtaine de créations, dont trois cycles de pièces et de performances. Aller à l’essentiel: tel est le mot d’ordre de la chorégraphe autodidacte, qui cherche, plutôt que de recourir aux artifices de la représentation, à valoriser la qualité d’une présence. Si elle propose des actions très concrètes pour la scène, une véritable poétique chorégraphique se dégage de ses créations. Sa dernière pièce, sans, qui interroge “la part du vrai et du faux, du naturel et du jeu dans un spectacle” se jouera les 11 et 12 octobre prochains au Lieu Unique à Nantes.
Issue du théâtre ambulant et de la marionnette, Nina Santes fait quant à elle ses débuts sur scène en tant que marionnettiste. Sensible à l’interdisciplinarité artistique et à la porosité des pratiques, elle crée par la suite des pièces chorégraphiques et musicales et développe régulièrement des collaborations avec le monde des arts plastiques et visuels, de la musique et de la mode. Hymen Hymne, qu’elle signe en 2018, “interroge la résurgence de la figure de la sorcière comme symbole de subversion”, et sera joué au Théâtre de la Bastille les 15,16 et 17 avril 2019.
En 2016, la SACD a créé un nouveau prix, le “Programme Duo(s)”, qui souhaite soutenir une “collaboration affirmée et suivie entre un opérateur culturel et un ou plusieurs chorégraphes”, afin de permettre aux chorégraphes de s’impliquer dans la programmation des lieux. Cette année, ce ne sont pas moins de 13 festivals de danse qui ont été récompensés. Le dépôt des dossiers pour 2019 ouvrira d’octobre 2018 à janvier 2019, et se déroulera sur le site de la SACD.
Enfin, l’association Beaumarchais créée par la SACD offre aux chorégraphes francophones la possibilité de bénéficier de la bourse “Aide écriture danse”, qui vise à soutenir à hauteur de 3500 euros les projets de création de pièces de danse contemporaine. Si les projets sont choisis au “coup de coeur”, l’écriture chorégraphique, le vocabulaire gestuel, la forme et la singularité du style, sont les critères majeurs de sélection. Le prochain dépôt des candidatures ouvrira dès l’automne 2018. Plus d’informations ici.