L’association Ikigaï et La Fabrique de la Danse ont organisé des ateliers communs à destination d’enfants atteint·es de troubles de neurodéveloppement au cours du mois de février.

Les enfants et parents de l’association Ikigaï et des chorégraphes se sont retrouvé·es lors d’ateliers qui s’inscrivent dans le cadre du programme Impulsion, lancé en janvier 2022. Il s’agit d’un programme d’accompagnement pour des chorégraphes qui souhaitent mettre en place des projets artistiques à impact social auprès de jeunes en difficulté. Parmi ces jeunes en difficulté, le projet intègre, entre autres, des jeunes atteint·es de troubles de neurodéveloppement. 

Un partenariat avec l’association Ikigaï

Ikigaï est une association qui accompagne les enfants atteint·es de neuro-développement sur le chemin de l’école et de la socialisation, notamment par l’art.

Le partenariat fait suite à une rencontre entre les équipes d’Ikigaï et de La Fabrique de la Danse au sein de l’incubateur du Philantro-Lab au cours de la saison 2020-2021.

Ainsi, au mois de février, La Fabrique de la Danse et son collectif de chorégraphes engagé·es ont proposé aux enfants de l’association Ikigaï une découverte de la création dans la danse sous la forme de trois ateliers de pratique à la Petite Fabrique (Paris 20). Tous·tes les chorégraphes intervenant·es sont des pédagogues expérimenté·es. Aurélie Sigrand, co-fondatrice de l’association Ikigaï et maman d’Ysé, s’enthousiasme de la “qualité d’accueil” et de la “sincérité à leur égard” : “Nous avons pu lire votre plaisir [les chorégraphes] à partager ces moments avec eux ; vous avez cherché la vérité, sans compassion, sans masque ni artifice. Vous avez pris le temps de la rencontre réciproque et c’est cela qui compte.” ajoute-t-elle.

Une équipe de pédagogues

Plusieurs chorégraphes intervenant·es sont associé·es au projet : Timothée Bouloy, Jehane Hamm, Cécile Lassonde, Elsa Lyczko, Emmanuelle Simon, Orianne Vilmer.

Le fait d’être une équipe autour de ce projet rend très confiant et très fort. Les rôles tournent et chacun est au service de l’expérience sensorielle et artistique que nous souhaitons offrir et c’est très agréable ainsi” raconte Orianne Vilmer. “Cette idée d’équipe intervenante est très enrichissante” ajoute Cécile Lassonde. Selon Timothée Bouloy, “le fait d’être plusieurs intervenants rend l’approche plus facile et rassurante”.

Les objectifs pédagogiques

L’approche des chorégraphes a pour objectif de permettre à l’enfant de développer sa propre créativité et de découvrir un nouvel outil de création : son propre corps. Les enfants sont guidé·es vers dans des univers imaginaires et des exercices qui leur permettent de prendre conscience de leurs différentes parties du corps. “On ne sait pas comment ils évoluent en groupe, on ne voit jamais nos enfants dans leur corporalité. […] Danser permet [à ma fille] de s’approprier son corps surtout à l’âge adolescent” déclare Aurélie, maman d’Ysé et co-fondatrice de l’association Ikigaï.

Chaque enfant peut développer son potentiel créatif, apprendre à faire des choix artistiques en fonction de sa personnalité, de sa sensibilité et de son corps avec l’aide des chorégraphes. Cécile, maman de Raphaëlle, explique que “ça lui permet d’habiter son corps”. Les enfants découvrent les étapes de la création comme un·e chorégraphe : 

  • Des exercices d’improvisation en mouvement guidés par les chorégraphes où iels s’expriment par le corps librement et explorent leur personnalité en mouvement
  • Des exercices où iels composent leurs propres mouvements selon les exercices pour découvrir le processus d’écriture chorégraphique

Aurélie fait le constat que “le handicap s’efface alors pour laisser place à l’humanité et la personnalité de chacun. C’est important pour la confiance et l’estime de soi. […] À aucun moment il n’a été question de ce qu’ils ne parviennent pas à faire mais de leur expression corporelle naturelle et singulière. […] Ils se sont fait plaisir sans chercher à nous faire plaisir”. 

Du côté des chorégraphes, le bilan est également positif. Elsa Lyczko, chorégraphe intervenante, parle d’ ”écho entre leur état d’être et notre pratique, leur hyper sensibilité et notre hyper sensorialité”. “Je suis heureuse d’avoir participé à ce moment d’échange, d’avoir donné un moment de répit aux parents, et un moment artistique et d’expression personnelle aux enfants” se réjouit Cécile Lassonde, chorégraphe intervenante également.

Je me sens ému, content, dans la sensation qu’il s’est passé quelque chose de puissant, de fort. Les regards échangés sont intenses, la qualité de notre présence est le catalyseur de leur danse. Leurs gestes pourraient être une définition de l’essentiel. Cela donne réellement envie de continuer, d’explorer les formes, les propositions  qui fonctionnent, de suivre leur évolutions”, s’enthousiasme Timothée Bouloy, chorégraphe intervenant.

Ces ateliers ont été accueillis avec enthousiasme et joie, aussi bien de la part des enfants que des parents et des chorégraphes intervenant·es. L’envie de renouveler l’expérience de ces ateliers s’est fait sentir.

Prochainement, des chorégraphes du programme Impulsion interviendront auprès de jeunes migrant·es en formation à l’École Normale Sociale.