« Eclats futiles ou d’essentiel, la vie s’écoule…
Entrez, venez surprendre l’intime des jours. »
Christine Bastin

Chaque jour, plus de 165 000 personnes viennent peupler les villes, soit 60 millions par an. Face à cet afflux de nouveaux urbains, il nous faut repenser notre façon d’habitat la ville, de façon plus consciente et raisonnée. C’est dans cette réflexion que s’inscrit la question de l’abri minimum qu’est la cabane, thème de l’exposition “Dans les branches, une cabane habitée”. En contraste avec l’image d’une vie isolée, la cabane y est imaginée de façon collective par les architectes de mICHELE&mIQUEL, le tout dans un “projet utopique qui se construit sur l’idéalisation du mode de vie d’aujourd’hui dans la ville d’aujourd’hui”.

Le MAIF Social Club nous a donc ouvert les portes de sa cabane grandeur nature. Une cabane pour se reposer, arroser ses plantes, ou simplement déambuler. Mais surtout, une cabane pour permettre aux visiteurs de prendre de la hauteur ; de s’essayer, le temps de quelques instants, à ce que pourrait être, demain, une vie plus proche de la nature. En bref, une “invitation à construire” le futur.

Lors d’une soirée “en toute intimité”, cinq chorégraphes de l’incubateur de chorégraphes de La Fabrique de la Danse, sous la direction artistique de Christine Bastin, se sont appropriés ces lieux insolites, pour nous faire découvrir, au fil d’un parcours chorégraphique unique, les univers de chacun, entre les branches.

Cinq chorégraphes, cinq plateformes scénographiées, pour une déambulation inédite

Après les quelques mots d’introduction de Christine Bastin, le coup de gong sonne le début du parcours du spectateur, qui entre discrètement dans cette cabane, et en surprend l’intimité de ces occupants. Sur le rythme entêtant de Satisfaction émanant d’une radio, le chorégraphe Thomas Ballèvre, membre de la promotion actuelle de l’incubateur de la Fabrique de la Danse, ouvre le bal. Il se glisse dans la peau d’un bricoleur, combinaison orange et casque de protection de rigueur. Dans une danse entre ondulations et mouvements frénétiques au son du marteau-piqueur, il utilise des objets de la boîte à outils comme support de son exploration dansée de l’espace.

“En toute intimité de tous ces beaux personnages qui se succèdent. Qui sont-ils ? Qui sommes-nous voyeurs à les regarder ? Petits instants de vie volés, dévoilés, partagés, savourés. Sensuel, brutal, incongru : on aimerait que ça dure encore et encore. Merci pour cette générosité et ce partage.” – Eva

La prochaine chorégraphe à investir ces lieux est Joséphine Tilloy, qui nous propose un univers chorégraphique coloré et poétique. Assise face au public, vêtue de noir, elle se pare, petit à petit, presque nonchalamment, de fleurs multicolores ; non sans rappeler la floraison des bourgeons sur les arbres au printemps.

“La maison respire, et, transportés par l’énergie communicative de ses habitants fantastiques, nous aussi. Merci pour cette visite aux plaisirs inattendus.” – Thomas

C’est au tour de Valentina Cortese de s’approprier la cabane, et plus particulièrement l’espace convivial de la cabane, occupé par une grande table de bois. Artiste à multiples casquettes, elle joue sur plusieurs moyens d’expression artistiques, entre danse, théâtre, cirque, et piano, pour présenter au public un instant dansé surprenant. D’un bout à l’autre de la table, elle évolue, guidée par des mouvements saccadés, sa coiffure à la verticale révélant bien des surprises …

Les visiteurs sont ensuite invités à prendre part à un rituel de préparation et d’apprêtage guidé par Marie Simon. Le sèche-cheveu, la brosse ou le rouge à lèvres : la chorégraphe détourne l’usage de ces objets et embarque le public dans un ballet singulier du quotidien, dans le petit espace “s’apprêter” de la cabane.

“Des tableaux surprenants, immersifs, remplis de grâce et de malice : en somme, que de talent !”

C’est Efi Farmaki qui vient clore cette déambulation dansée dans la cabane du MAIF Social Club. Artiste chorégraphe grecque installée à Paris depuis 3 ans, elle nous livre une performance hypnotisante de danse contemporaine mêlée au butô, danse née au japon dans les années 1960 et visant à exprimer les problématiques nouvelles de l’Homme dans la société. Sa performance, autant fascinante qu’interpellante, parvient à mettre le spectateur dans un état parallèle, comme suspendu dans les branches de cet arbre. Attention à l’atterrissage …

“Bravo au scotcheur fou, à Mademoiselle Rose, à bottle-woman, à Mariquilleuse et à la Dame blanche pour cette parenthèse mi-réelle mi-lunaire” – Martin

Dotée d’un large réseau d’artistes, La Fabrique de la Danse conçoit et réalise des événements en mouvement pour les entreprises et les institutions, en créant des performances chorégraphiques innovantes pour la scène, la vidéo et les lieux insolites.