Les 26, 27 et 29 septembre dernier, la promotion pilote du programme d’incubation des chorégraphes était rassemblée pour sa première session de formation, menée par Christine Bastin. Elle nous fait le récit de ces trois jours.
Trois jours, avec sept chorégraphes, dans un même studio, pour :
- entrer tous ensemble dans un bain de mise en mouvement, d’écoute des corps, d’écoute des musiques intérieures, extérieures… une symphonie de toutes les singularités…
- danser ensemble et danser seul, se livrer, donner et recevoir : des retours, des questions, des cadeaux d’attention, des silences d’émotion.
- et creuser, mettre à jour l’unique au milieu des autres. Définir peu à peu son écriture et l’essence de son art : quelle est ma danse et mon corps et mon rythme ? Et quel est son sens et pour quel monde ?
Photo : Emmanuelle Stäuble
Trois jours pour voir, entendre, sentir, pressentir, aider à l’éclosion de l’enfoui.
Et voilà sept arbres vifs en plein espace! Entre certitude des corps, incertitude des mots, humilité et clartés fulgurantes, ils ont laissé des traces que rien n’efface.
Ce qu’ils dansent, c’est l’angoisse du futur, la déflagration ultime des corps
Et quel cadeau que ces instants où « ça arrive !» , où quelque chose « se passe », pour l’un d’entre eux, avec le dedans et le dehors confondus, juste au bord de la peau, de la danse ; des éclats de grâce !
Et on est là comme déplacés de soi… au beau milieu de tout. Là où tout chante : le léger de la rivière et la foudre dans l’air, le rythme du sang, l’espérance, et l’empreinte du sacré.
Photo : Emmanuelle Stäuble
Ce qu’ils dansent, c’est l’angoisse du futur, la déflagration ultime des corps, la possession, le corps des origines, la protection du vivant… et aussi la sensualité, la joie, le jeu. Ils sont reliés à tout ce qui est et à tout ce qui pourrait advenir. Ils sont maintenant et demain tout à la fois, en migration sauvage, en voyage.
Je leur dis : merci… infiniment… Et continuez, craquez, ayez la fièvre, l’angoisse et le doute, jetez-vous sans savoir, pleurez, riez, recommencez….
Et vivement la suite !
Photo : Emmanuelle Stäuble
En savoir plus :
– Journal de Bord #1 : Les premières traces inscrites dans l’espace
– Le programme d’incubation de La Fabrique de la Danse
– Les chorégraphes incubés
