(c) Emmanuelle Stäuble
Dans un contexte où les subventions publiques sont fragilisées, il est préférable pour une compagnie de ne plus s’appuyer uniquement sur les aides publiques à la création pour son développement.
Pour assurer sa pérennité, elle doit mobiliser d’autres leviers d’activités et donc de financements : projets d’éducation artistique et culturelle, ateliers auprès d’amateurs, résidences avec actions de médiation… Lorsque la transmission, la médiation et la pédagogie s’inscrivent au cœur du projet artistique, ces initiatives deviennent non seulement des sources de revenus complémentaires – parfois issues de partenaires non publics – mais aussi un prolongement naturel de la démarche créative, renforçant l’ancrage de la compagnie dans les territoires et auprès des publics.
Projets d’éducation artistique et culturelle (EAC)
Les projets d’EAC offrent à une compagnie l’opportunité de croiser création et transmission. Interventions en milieu scolaire, universitaire, associatif, carcéral ou en établissements médico-sociaux : autant d’occasions de valoriser les œuvres tout en accédant à des financements dédiés. On peut citer les collectivités – comme l’Aide régionale à l’EAC en lycées et CFA d’Île-de-France -, les DRAC – avec les résidences territoriales en milieu scolaire -, ou encore les fondations privées ciblant certains publics : handicap, éloignement culturel, publics seniors…
Ces projets, souvent inscrits dans la durée, créent des liens solides avec les structures éducatives et culturelles locales offrant également une visibilité des créations de la compagnie.
Ateliers auprès d’amateurs
Proposer des ateliers aux amateurs, ponctuels ou réguliers, permet à la fois de diversifier les ressources et d’élargir le public. Ces actions, menées avec des centres culturels, conservatoires, MJC, festivals ou organisées en propre (via la location ponctuelle d’un studio/salle de danse), nourrissent la relation entre la compagnie et son territoire. Elles répondent à une double ambition : offrir un accès privilégié à la pratique artistique et renforcer la notoriété de la compagnie grâce à des expériences partagées.
Actions de médiation en résidence
Lors des résidences de création, les actions de médiation – rencontres, répétitions ouvertes, ateliers participatifs, extraits de création en cours – favorisent un échange direct avec le public. Elles justifient également des financements complémentaires, souvent prévus par les lieux d’accueil. En plaçant le processus créatif au cœur d’un dialogue avec les spectateurs, la compagnie renforce son ancrage local tout en élargissant son cercle de partenaires et soutiens.
Encore plus de diversification
Au-delà de ces premières pistes, une compagnie plus établie peut élargir encore ses perspectives. Les projets liés à la valorisation du patrimoine urbain ou aux réhabilitations de territoires mobilisent de plus en plus les artistes à travers des appels à projets ou appels à manifestation d’intérêt publiés sur des plateformes telles que le Marché public de l’État. Ces démarches, bien qu’exigeantes administrativement, ouvrent des opportunités inédites de financements et de visibilité.
