
(c) Emmanuelle Stäuble
« Éviter l’ingérable, gérer l’inévitable ».
Cette phrase du climatologue Filippo Giorgi résume le double défi posé par la crise climatique.
Elle invite à agir sur deux fronts indissociables :
- Atténuer les effets du dérèglement en réduisant massivement les émissions de gaz à effet de serre
- Et s’adapter aux bouleversements déjà en cours, en réduisant notre vulnérabilité aux effets déjà visibles et à venir du changement climatique
Le secteur culturel, et en particulier le spectacle vivant, n’échappe pas à cette urgence. En tant qu’acteur de terrain, il en subit déjà les conséquences — mais il peut aussi devenir un levier puissant de transition.
Des impacts déjà concrets pour le spectacle vivant
Les événements climatiques extrêmes ne sont plus une menace lointaine. Ils touchent déjà nos pratiques, nos lieux et nos publics.
En 2024, une enquête du Centre National de la Musique révélait que près d’un tiers des festivals interrogés avaient été affectés par des aléas climatiques : inondations, fortes précipitations, canicules, vents violents… Le climat n’est plus une variable secondaire : c’est désormais un facteur déterminant de faisabilité de certains projets.
Atténuer l’impact carbone du spectacle vivant
D’après une étude commandée par le ministère de la Culture et diffusée en juillet 2025, l’empreinte carbone annuelle du spectacle vivant s’élève à 7 millions de tonnes de CO₂, soit soit 1,3% du total de l’empreinte de la France et quasiment le double de l’empreinte carbone du transport aérien intérieur en France.
Face à cette réalité, l’objectif est clair : réduire de 80 % nos émissions d’ici 2050. Cela suppose des transformations profondes comme réduire et décarboner les circulations d’œuvres et de personnes ou éco-concevoir les scénographies…
S’adapter à l’inévitable
Même avec des efforts d’atténuation ambitieux, les effets du changement climatique sont déjà présents et vont s’intensifier. Il est donc impératif de penser la résilience du spectacle vivant. Cela passe par l’anticipation des risques plus que la réaction sous la contrainte.
En savoir plus sur l’étude ARVIVA