Pour le deuxième événement de son cycle “Racontez-nous”, La Fabrique de la Danse convie Bolewa Sabourin, chorégraphe qui s’engage auprès de femmes victimes de violences sexuelles. Le chorégraphe a choisi comme invitée Fenda Gassama, responsable du développement de La Boussole, un espace d’accueil, de recherche et de travail dédié à la culture et au spectacle vivant à Reims.
Le principe de ce rendez-vous trimestriel est de proposer à un·e chorégraphe de partager les coulisses du montage du projet chorégraphique à impact de son choix en compagnie de son·a partenaire.
Présentation des intervenant·es
Bolewa Sabourin est danseur et chorégraphe. Baigné dans l’univers de la danse très jeune, il est rapidement initié aux danses traditionnelles congolaises. En 2008, il co-fonde avec William Njaboum l’association Loba. En 2018, il co-écrit avec Balla Fofana l’ouvrage La rage de vivre, publié en 2018 aux éditions Faces cachées.
Fenda Gassama est chargée du développement de La Boussole, un espace dédié à la culture et au spectacle vivant dans le quartier politique de la ville de la Croix-Rouge à Reims.
“La danse comme outil de thérapie” : La naissance du projet Re-création
En 2016, Bolewa Sabourin se rend à la conférence du gynécologue et obstétricien Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, portant sur les viols comme arme de guerre au Congo. Pour le chorégraphe, cette conférence constitue un élément déclencheur qui le pousse à engager le projet Re-création pour venir en aide aux femmes victimes de viols et de violences sexuelles.
Ce projet réunit à la fois le chorégraphe pour parler avec le corps à travers la danse et un psychologue pour délier la parole. “Délier le corps pour délier la parole” dit Bolewa Sabourin. “Libérer, connecter et transcender” constituent les trois piliers du projet Re-création exposés par Bolewa Sabourin. Celui-ci parle de “lutte en couleurs”.
La collaboration entre Fenda Gassama et Bolewa Sabourin
Fenda Gassama et Bolewa Sabourin commencent à collaborer ensemble dans le but d’étendre ce projet aux femmes à Reims. Ils mettent en place des ateliers de 9h à 21h quatre jours toutes les deux semaines à l’Université de Reims, sans imposer de créneaux horaires afin de permettre à chacune de venir quand elle le souhaite et quand elle le peut.
Habiter son corps et se le réapproprier
Lors de ces ateliers, l’objectif est de permettre aux femmes “d’habiter leur corps” et de “les mener vers une réappropriation de ce corps” explique Bolewa Sabourin. Lorsque les femmes ont subi des violences physiques, elles se sont senties dominées par une force physique masculine. L’objectif de ces ateliers est de libérer l’esprit et le transcender. L’expression corporelle amène à l’expression d’une histoire. Comment l’histoire construit-elle un univers artistique ? Le corps féminin est souvent assimilé à un corps fragile. Par conséquent, leur faire prendre conscience de la puissance de leurs corps est d’une importance majeure, s’inscrivant ainsi dans une logique d’empowerment.
“Développer l’esprit critique à travers l’art” : Fenda Gassama milite pour que ces femmes aient une pratique artistique et pour que ces femmes prennent possession de leur corps afin de s’ouvrir.
Bientôt dans le cycle Racontez-nous
Le prochain rendez-vous Racontez-nous se tiendra le 1er avril à 11h à la Petite Fabrique (et en distanciel) en présence d’Aude Michon, artiste qui œuvre auprès de femmes atteintes du cancer dans les hôpitaux avec son association Elles dansent. Pour s’inscrire, c’est ici.