Rencontre avec Smaïl Kanouté, promo 2018 de l’incubateur de chorégraphes. 

smail kanoute

Photo : Kevin Gay

Quel est ton univers chorégraphique ? 

Mon univers chorégraphique est basé sur la rencontre avec les gens. Le partage est très important dans ma démarche artistique car l’énergie des gens influence ma danse. Pour moi tout est une question d’instants et d’énergies. Chaque rencontre a laissé une trace en moi et quand je danse je convoque la mémoire de mon corps. En passant du hip hop à la danse contemporaine, de la danse africaine à la danse spirituelle soufi, mon style est intuitif, sincère et spontané. Ma danse c’est ma vie, elle change suivant ce que je vis ; elle évolue tout le temps. Un jour le chorégraphe Mic Guillaumes a dit dans un stage de danse contemporaine  » Quand je regarde Smaïl danser, je revois des danseurs avec qui j’ai dansé dans ma vie ». Ma démarche chorégraphique est axée sur la performance et la chorégraphie. Je place des clés chorégraphiques entre lesquelles j’explore ma danse. Je me laisse quelques bulles d’improvisation, dans la chorégraphie, pour continuer à chercher.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ? 

Amadou Hampâté Ba disait « quand un vieil homme meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Cette pièce est un voyage initiatique sur l’arbre généalogique de ma famille; à partir du témoignage d’un vieil homme du village de mes parents que j’ai interviewé en 2011 au Mali. Dans un dispositif scénique immersif, sonore et visuel, je cherche ma place dans dans cette constellation familiale, j’interroge mon rapport à la religion et je rends hommage aux migrants qui quittent leur pays pour un avenir incertain.

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphes ? 

J’ai rejoint l’incubateur des chorégraphes pour apprendre à mieux développer ma compagnie de danse et mes outils chorégraphiques. Issu de l’ENSAD, j’ai pu apercevoir des notions en terme de scénographie et de lumière. En tant que graphiste, pour l’instant je travaille ces notions de manière intuitive et naïve. J’ai envie d’approfondir ces notions. Cette formation me sculptera un  regard global en tant que chorégraphe, pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions avec les équipes artistiques. Les perspectives de la compagnie Vivons sur le long terme seront de créer et développer des spectacles de danse que je signerais en tant que chorégraphe et des performances artistiques en collaborations avec différents artistes.

Pour rencontrer tous les chorégraphes de l’incubateur et voir un extrait de leur création, venez à la Soirée des Chorégraphes le 7 juin prochain au Carreau du Temple !