Pour cette deuxième session, les chorégraphes du premier booster chorégraphique féminin Les Femmes sont là ont posé leurs valises dans la ville rose. Bienvenue à Toulouse !

Au programme de ces deux jours intenses : formations, rencontres professionnelles, visites et spectacle, sans oublier des déjeuners conviviaux et de nombreuses pauses café. Car le programme, c’est aussi ça : donner l’occasion à ces femmes de se rencontrer, créer des liens, et s’entraider. Retour sur cette escapade toulousaine avec les femmes chorégraphes du programme, que la pluie et le vent occitan n’ont pour rien au monde démotivé !

Journée pluvieuse, journée studieuse : place à la formation

C’est dans le petit cocon de verre et de briques de l’espace de coworking Ô Local que s’ouvre cette deuxième session des Femmes sont là. Anne-Lise Vinciguerra, fondatrice de la structure de formation La Petite, intervient sur le thème “Parler de soi et de son projet artistique”. A l’aide de la “molécule de mon identité artistique”, Anne-Lise invite chaque chorégraphe à se présenter à l’aide de plusieurs “atomes” : valeurs, origines, expériences, déclic, singularité. Ces présentations sont l’occasion d’apprendre à mieux connaître le parcours et l’univers de chacune. Pour Capucine, c’est la nécessité de “relier la danse au paysage, à travers l’exploration corporelle dans l’espace” qui en ressort; pour Caroline, l’importance de fédérer : “ce qui m’intéresse, c’est l’autre, c’est collaborer avec les gens”.

Après un déjeuner convivial, la formation reprend : “parler de soi” ne va pas sans “parler de son projet artistique”, auprès de programmateur.trice.s et autres professionnel.le.s. L’objectif pour les chorégraphes est d’arriver à susciter la curiosité de leurs interlocuteur.trice.s par un pitch clair de leur création. Les retours d’Elodie sont parlants : “cette formation a répondu exactement à mon besoin pour préparer des rendez-vous et trouver des bons éléments pour soutenir mon propos. J’en ressors vraiment équipée et avec l’envie de me mettre au travail là-dessus”.

Le CDCN fait Place aux femmes chorégraphes

Chloé Ban, responsable des formations au CDCN-La Place de la Danse, nous accueille pour une brève visite des espaces, suivie d’une discussion. Les questions des femmes chorégraphes fusent. Les possibilités de résidences, les actions de médiation culturelle ou encore les collaborations sur le territoire toulousain en termes de programmation danse – notamment avec le théâtre de la Cité et le théâtre Garonne de Toulouse – aucun sujet n’est laissé de côté.

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C’est au ThéâtredelaCité, lieu culturel phare de la ville, que les chorégraphes terminent cette première journée en beauté ; l’occasion de retrouver des forces aux Halles Gourmandes avant le lever de rideau. Notre passage à Toulouse tombe à pic : le théâtre accueille ce soir-là la première représentation de Partages de danse, quatre pièces contemporaines de Maguy Marin, Cayetano Soto et Kader Belarbi, sur le thème des liens.

Dans les coulisses du grand navire : visite et rencontre au ThéâtredelaCité

Après le spectacle la veille, nous sommes de retour, aux côtés de Bénédicte Guérin, au ThéâtredelaCité, imaginé par l’architecte Alain Sarfati comme un grand bateau. De la grande salle astucieusement pensée pour maximiser l’isolation et magnifier le son, jusqu’aux entresols, en passant par les coulisses où trônent les impressionnants costumes des pièces de Maguy Marin, ou encore la terrasse du théâtre : le groupe déambule dans les nombreux couloirs du théâtre, à la découverte de ses secrets.

C’est aussi l’occasion pour les chorégraphes de comprendre la ligne artistique de ce théâtre, -dirigé par le dramaturge bulgare Galin Stoev-, mais aussi les dynamiques qu’il tisse avec les acteurs toulousains de la danse (notamment le Ballet du Capitole). Quant au fonctionnement particulièrement collaboratif de la programmation danse à Toulouse, Bénédicte Guérin en souligne les avantages : “ça a du bon, ça nous oblige à travailler ensemble, transformer les contraintes notamment d’espaces de répétition et de représentation] en positif”.

De retour à Ô Local, la journée se poursuit avec un déjeuner en compagnie de Kader Belarbi, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris et actuel directeur du Ballet du Capitole de Toulouse, et Sylvie Matz, coach en co-développement au sein du programme Les Femmes sont là.

Pour clore cette session, les chorégraphes jouent le jeu du co-développement

Pour finir, la session de formation toulousaine se clôt par une riche séance de co-développement. Menée par Sylvie Matz, la session suit une méthodologie particulière : une “cliente” (une membre du groupe) définit une problématique qu’elle affronte, à laquelle les “consultantes” (les autres participantes) doivent tenter de trouver une solution tout au long de la séance, de manière collective. Chacune s’implique dans la résolution du problème, faisant ressortir les synergies qui se créent au fur et à mesure au sein du groupe.

Il est déjà l’heure de remonter dans le train, pour Paris, le Sud de la France ou encore la Normandie. Chacune repart avec de nouvelles clés pour poursuivre le travail de façon individuelle – avec leurs coachs et mentors chorégraphiques – avant de se retrouver pour une nouvelle session, en juin, à Paris.