La Fabrique de la Danse a accueilli le 18 novembre 2021 au sein de ses locaux de la Petite Fabrique Johan Amselem, chorégraphe et directeur artistique de la Cie La Halte Garderie, et Maïla Dive, chargée de mission culture et création artistique et animatrice socioculturelle au sein d’un Foyer d’Accueil Médicalisé.

Le montage d’un projet commun

Johan Amselem et Maïla Dive ont collaboré ensemble pour le projet 3 Temps Pour Soi. Il s’agit d’un atelier de création Danse-Chant-Photo qui a pour objectif d’associer des pratiques artistiques partagées entre artistes, résident.es et professionnel.les d’établissements médicaux sociaux.

Johan Amselem a mis en place avec la Ville de Paris, le Bal Arrangé, un projet inclusif avec amateur.rices en situation de handicap ou non. Un bal où les personnes qui ont l’habitude d’être aidées sont celles qui soutiennent et accompagnent. Pour Johan Amselem, “l’enjeu du Bal Arrangé c’est l’inclusion. C’est l’inclusion à double sens. […] Les personnes qui sont en situation de handicap sont responsables du mouvement, sont moteurs du mouvement. Ces personnes qui sont d’habitude prises en charge, ce sont elles qui prennent en charge. Elles sont là, responsables de ce qui va se passer. Ce sont elles qui entraînent le public dans la danse. C’est ce public qui est à la fois au départ inhibé et complexé et qui va être libéré par les personnes en situation de handicap”.

Maïla Dive a partagé quelques mots des personnes en situation de handicap qu’elle a pu rencontrer lors des ateliers dont ceux de Catherine : “C’est aérien j’avais le sentiment de voler comme un oiseau, la liberté”, de Julie : “La liberté en mouvement, je suis heureuse et ça fait tellement de bien. J’ai du plaisir, j’aime être dehors et dans ces moments de danse et les rencontres que cela occasionne” ou de Zyed : “Moi j’aime bien la danse. Quand je danse j’ai de la joie, de la bonne humeur. Au Bal Arrangé c’était super, j’ai aimé rencontrer des gens”.

Des retours d’expérience inspirants

Johan Amselem : “On peut avoir très peur d’être en situation de handicap. On peut trouver le corps repoussant. […] On peut avoir peur de ces corps différents. On peut avoir peur de tous ces mouvements parasites. On peut avoir peur de cette folie. On peut avoir peur de ces esprits qui se perdent. On n’a pas tout le temps envie d’être confronté à ça, ça peut être trop bouleversant, trop émouvant”.

Maïla Dive : “En étant dans ton ressenti, tu vas interroger l’autre. Ça te demande du temps. Les handicaps sont tous différents, c’est singulier d’une personne à une autre. Il faut prendre le temps de la rencontre, comme dans toute rencontre. Peut-être que ça prendra plus de temps. Apprendre en fonction de la verbalisation de la personne, comment elle s’exprime. En fait, ça amène aussi à s’adapter, à proposer”.

Johan Amselem : “J’ai pas envie de les considérer comme des personnes handicapées, j’ai pas envie de les considérer comme des personnes malades. J’ai pas envie de savoir de quoi elles souffrent. J’ai pas envie de les ménager. J’ai envie d’avoir une relation avec elles qui va se construire au fur et à mesure. Et je vais voir ce qui se passe et comment ça se passe”.

Johan Amselem : “La phrase “son handicap ne lui permet pas”, on va pas lui donner la possibilité de le pousser au-delà de ses limites”.

Maïla Dive : “Quand on monte un projet comme ceux-là, je pense que ce qui est vraiment important c’est de garder l’ambition, la volonté artistique de ce qu’on peut faire”.

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Dans le cycle Racontez-nous
  • 13 janvier 2022 avec Bolewa Sabourin et Fenda Gassama
  • 1er avril 2022 avec Aude Michon