Rencontre avec Marie Simon, de la promotion 2018 de l’incubateur de chorégraphes. 

marie

Photo : Jean Seng

Quel est ton univers chorégraphique ?

La sensibilité des matières.Chaque être humain est composé de diverses matières vivantes qui forment son tout. Je souhaite m’aventurer dans l’écoute de la multitude que nous contenons et que nous mobilisons afin de modifier la perception et la projection du mouvement.
Je m’intéresse à la manière dont nous pouvons animer ce qui nous entoure. Un objet, une chose vivante ou non, existe à travers nos intentions envers elles, nos pensées… Comment notre mental crée-t-il du lien à partir des associations physiques et concrètes que nous percevons?
J’utilise des outils de la danse contact et de certaines pratiques somatiques pour conscientiser ma relation à la gravité et à l’espace, pour entrer en relation avec l’autre en favorisant la dimension physique, pour faire naître du lien par la sensibilité des 5 sens et une lecture du moment présent.
Je considère le danseur comme un canal vivant et vibrant, qui évolue entre les éléments physiques, spirituels et imaginaires qui constituent le grand tout dans lequel nous vivons.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?

Ma volonté est de consacrer cette année à la connexion de la danse et des arts plastiques. Un corps mobilisé par sa relation à des matières physiques et imaginaires, considéré lui-même comme une ou des matières, un corps qui questionne la gravité et la lévitation, un corps qui explore de par ses pores et ses possibilités fonctionnelles.

Quels ateliers as-tu prévu avec les danseurs de Danse en Seine ?

J’aimerais amener les danseurs à créer au sein d’un espace spécifique à partir de l’exploration physique. Il s’agira de créations individuelles à l’intérieur d’un groupe, en s’appuyant sur la perception des relations environnantes; ce seront donc des rencontres constantes.
Mon objectif est d’explorer des processus qui permettent aux danseurs de se mettre en état de danse de manière autonome – cette autonomie consistant à s’ouvrir et à puiser dans ce qui nous entoure.
En mettant en jeux et à leur portée les ingrédients qui permettent à chacun de créer sa recette, j’aimerais les faire danser en augmentant la dimension sensible et en réduisant la dimension sociale, psychologique, la volonté de résultat.
J’aimerais trouver un espace-temps du présent dans lequel chacun vit son phrasé en percevant celui des autres, ainsi, chacun aiguise sa présence par l’expérience. Quand je dis « présent », je ne me réfère pas à un temps suspendu, car chaque phrase a une fin nécessaire à la poursuite de la danse. Dans le présent, les valeurs sont variées et aléatoires, l’état de conscience s’éloigne du passé et du futur, il se concentre sur la nécessité actuelle qui une fois exprimée disparaît et devient une autre.

marie

Photo : Jean Seng

Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphes ?

J’ai postulé à l’incubateur de chorégraphes pour participer à la dynamique mise en marche par La Fabrique de la Danse. Je suis une jeune chorégraphe, aussi bien en âge qu’en expérience et avoir accès à des formations spécifiques dans chaque domaine que je vais manier me réconforte.
J’y perçois un cadre bienveillant qui me sollicitera par le dialogue et l’action tout en me proposant les outils adéquats.
Enfin, j’aime l’idée de faire partie d’un groupe. L’altérité questionne nos procédés, nos points de vue et fonctionnements, ceci permet une évolution sur d’autres niveaux que le contenu des formations en lui même. C’est une aventure humaine de participation.

En savoir plus :
– La promotion 2018 de l’incubateur