La Fabrique de la Danse a recruté sa promotion 2017 pour l’incubateur de chorégraphes. Nous vous ferons découvrir chaque artiste, chaque univers, lors d’interviews. Première rencontre avec Efi Farmaki. 

Quel est ton univers chorégraphique ?

J’ai eu une formation classique de danse contemporaine et de théâtre en Grèce, ce qui suppose notamment qu’il y avait une place donnée au théâtre antique. J’y ai forgé mon intérêt pour le cérémonial, le rituel, la fusion du groupe, dans une expression associant texte, chant et danse, comme on le trouve dans le « chœur antique ». J’ai également participé à de nombreux projets de théâtre et de danse contemporaine. Avec le temps, j’ai eu envie de découvrir d’autres formes d’expression performative, qui sorte des cadres habituels que je connaissais. C’est pourquoi la rencontre avec les formes de danse de l’Asie ont été pour moi une très grande ouverture. A commencer par le Butô, qui cherche « la danse avant la danse ». On y travaille d’abord l’imaginaire, en prenant un élément de sens qui va ensuite devenir mouvement, et on est très centré sur la perception des états du corps. Des expressions plus traditionnelles comme la danse balinaise ou la danse shamanique coréenne m’ont également apportée des approches très spécifiques de la prise de sol, de la maîtrise de la posture, de la tenue des mains, des doigts, jusqu’au visage et en particulier le regard.

Efi Farmaki

Photo : Fabrice Pairault

Peux-tu nous parler de ta création en cours ? 

J’ai déjà réalisé plusieurs solos sur différents thèmes, mais pour cette première création de groupe j’ai voulu partir de mes centres d’intérêts fondamentaux : ma fascination pour le rituel, qui est la base de ce qui fait civilisation et la source de l’expression artistique du spectacle vivant. En partant de la figure du « chœur antique », et en l’ouvrant à toutes les formes de rituel que j’ai retrouvées dans les différentes cultures chorégraphiques que j’ai étudié, je voudrais faire un spectacle qui parle des sources de notre condition humaine : un animal social et culturel.

As-tu des dates prochainement ? 

Je suis dans le début du travail de la création, je n’ai pas encore de dates. Mais j’espère avoir une première forme présentable dès la fin de cette année, et être prête pour des diffusions au printemps 2017.

Pourquoi avoir postulé à l’incubateur de La Fabrique de la Danse ? Qu’attends-tu de ce programme d’accompagnement ? 

Dans mes expériences de spectacles, qu’ils soient de théâtre ou de danse, j’ai ressenti de plus en plus le besoin d’exprimer mon univers personnel et réaliser mes propres projets. Mais c’est difficile de démarrer seule… c’est pourquoi le programme de l’incubateur du chorégraphe m’est apparu comme une superbe opportunité de concrétiser ce désir, dans ses aspects aussi bien artistiques qu’organisationnels (ils sont nombreux !).

Mon projet est véritablement qu’à la fin du programme j’ai réalisé une création, que je puisse financer et diffuser, en m’appuyant sur ma propre structure. Autrement dit, avoir constitué la base solide qui me permettra de déployer mon activité de chorégraphe.

Quel atelier vas-tu mener avec les danseurs de Danse en Seine à partir du 7 septembre ? 

Je suis en plein dans la préparation du programme ! Mais je sais déjà que je vais proposer à chaque séance un travail sur un thème précis, issu de chacun des territoires que je voudrais mêler dans la création finale. Nous pourrons ainsi voir par exemple l’évolution du groupe à l’unisson, la marche coréenne, la lenteur du Butô, les percussions corporelles indonésiennes, l’expression faciale et des mains balinaise. Il y aura des séquences courtes chorégraphiées, mais aussi des exercices d’improvisation. Et dans la dernière séance, nous associerons ce qui aura été travaillé, dans une composition où chacun pourra tenir la partie dans laquelle il aura été le plus à l’aise.

En savoir plus :
Le programme de l’incubateur de chorégraphes