Les 24 et 30 septembre derniers avaient lieux les débats « Danse connectée, Danse transmedia » dans le cadre de la Biennale de la Danse à Lyon et du Festival Transmedia à Paris. Lucie est allée y faire un tour et vous raconte ce qu’elle en retient. 

La première journée de cette thématique se déroulait dans le cadre de la Biennale de la Danse à Lyon en partenariat avec la Maison de la Danse. Une journée de débats et d’expériences dédiée à la découverte de ces nouvelles formes de narration audiovisuelles qui se déclinent sur plusieurs supports.

La journée fût riche en découvertes et rencontres. Nous commençons la matinée par deux tables rondes accueillant d’une part des artistes transmédia, d’autres part des entreprises développant des projets artistiques transmédia. Les échanges avec le public se font autour du partage d’expérience : qu’est-ce que cela fait de travailler avec des robots ? La contrainte numérique est-elle un frein ? Qu’en est-il de la relation au spectateur ? Quelles sont les différentes innovations technologiques qui permettent le transmedia ? Si je devais retenir une intervention de cette matinée ce serait la présentation du projet School of moon par l’artiste Eric Minh Cuong Castaing. Inspirée du Buto, cette chorégraphie en jeu de miroir, poétiquement effrayante, entre de petits robots et de jeunes danseurs illustre une « ère post-humanité » qui s’éveille. Son travail de création en étroite collaboration avec des laboratoires lui offre la possibilité de créer avec des robots de toutes sortes, certains même, ne pouvant quitter les laboratoires en question.

Les tables rondes de l’après-midi débutent par un focus sur « Réalité virtuelle : Quel avenir pour la danse » ? Il est fait une présentation très variée de projets utilisant la VR et donc la captation 3D du mouvement dansé. Beaucoup d’interrogations suivent dans la salle au sujet de l’aspect solitaire de l’expérience du spectateur dès qu’il enfile le casque. L’avatar 3D du danseur apparaît également comme un être froid, où la danse perd l’aspect « peau » et ainsi son rapport au vivant. Toutefois il ne faut pas oublier que la réalité virtuelle c’est aussi l’ouverture du champ des possibles. Outre le prix élevé d’un casque aujourd’hui, nous pouvons projeter un futur proche où toute personne résident à Paris pourra suivre une masterclass à Moscou, directement dans un studio en observant l’artiste dans une réalité toute proche.

La journée se clôture par un échange des institutionnels sur l’accompagnement qu’ils peuvent faire de ces projets. La classification historique des aides soit 100% numérique, soit 100% danse, est en pleine mutation afin de laisser leur place à ces projets à cheval sur différents médias. La plateforme Numéridanse évoque quant à elle une évolution de ses services permettant de mieux accueillir et référencer ces projets transmédia. Nous avons hâte de découvrir cette belle proposition qui devrait voir le jour courant automne 2017.

La deuxième journée de cette thématique se déroulait dans le cadre du Festival I love Transmedia en partenariat avec la Gaîté Lyrique. Une heure trente de débats pour continuer les discussions ouvertes à Lyon.
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Ces échanges prenaient part avec certains artistes déjà présents à Lyon. Nous découvrons par ailleurs le joli projet La Peri d’Innerspace. Ce spectacle de danse entièrement créé pour un casque de réalité virtuelle se situe entre l’univers d’un jeu immersif et une création chorégraphique numérique. Les échanges voguent entre plusieurs thématiques : qu’en est-il encore et toujours de ce spectateur qui partage seul cette expérience immersive ?, le quatrième mur aboli par la réalité virtuelle, le besoin de créer différemment pour ce spectateur qui s’attend à recevoir une autre expérience, un autre design que celui du spectacle vivant, la temporalité transformée par ces nouveaux media, etc.

Pour moi ces échanges étaient surtout l’occasion de découvrir des artistes qui font bouger les lignes en allant chercher d’autres formes de créations, de comprendre les enjeux auxquels ils font face, les nouveaux partenaires techniques de la danse, et ces nouveaux champs du possible qu’il reste encore à explorer. Pour tout ça, merci aux intervenants, c’était riche !